Le sureau noir

Sambucus nigra L.

On utilise: Fleur, fruit.

Famille: Caprifoliaceae.

2 juin 2020.

Le sureau noir est un petit arbre ou un arbuste à croissance rapide et très fréquent dans nos campagnes belges, aux nombreux usages populaires, et qui se pare de fleurs blanches très odorantes dès le mois de mai. Les fruits sont des petites baies noires. Les tiges creuses étaient autrefois utilisées par les enfants des campagnes pour en faire des flûtes, d'où son nom scientifique (sambukê, flûte en grec ancien). Le nom français "sureau" pourrait venir du goût aigrelet de ses baies, seür, sur comme on disait naguère.

Usages traditionnels

Le sureau était déjà utilisé par l’homme à la préhistoire, et est bien connu de la médecine Grecque de l’antiquité, qui lui attribue des propriétés laxative (fruit) et diurétique (fleur), notamment.

Les fleurs sont utilisées en France comme diurétiques et l’Agence Européenne du Médicament (EMA) reconnaît leur usage basé sur la tradition dans le traitement symptomatique des refroidissements hivernaux.

Infusion: 2-5g de fleurs (séchées) dans 150 mL d’eau bouillante.

Le sureau a de nombreux usages populaires: les fruits en confiture ou sirop (mais attention: le fruit est laxatif, toujours cuire les fruits et retirer la graine!), et les fleurs, qui servent à aromatiser des vins apéritifs (par exemple, dans la région de Theux, la « Fleur de Franchimont »). Les fleurs peuvent même être utilisées pour agrémenter des salades, en beignet, pour aromatiser des jus de fruits, préparer un sirop sucré (à diluer dans l’eau), très apprécié des enfants.

Sirop de fleur de sureau: Environ 10-12 corymbes de fleurs (le moins de tiges possibles), 1 litre d’eau bouillante, 2 à 3 citrons coupés en rondelles (ou jus); laisser macérer deux jours (couvrir), filtrer dans une casserole, porter à ébullition, ajouter 1 kg de sucre, mélanger jusqu'à obtention d'un sirop. Mettre en bouteille à chaud et conserver en bouteilles fermées hermétiquement. Consommer dilué dans de l’eau plate ou pétillante. Pour une plus longue conservation, utiliser 1,5 kg de sucre.

Dans le pays de Liège...

Le père Franck, aumônier à l'hospice St-Henry à St-Germain, Soiron (1917-1942), conseillait la fleur (fruit) de sureau pour couper le rhume et traiter le zona et la scarlatine. (1)

Données scientifiques

Fleurs et fruits sont riches en flavonoïdes comme l’isoquercitroside (isoquercetin), et les fleurs contiennent une huile essentielle à odeur de muscat.

Il y a peu d’études sur la fleur de sureau, qui a été montrée diurétique et anti-inflammatoire chez l'animal, mais le fruit aussi a été montré actif sur le virus de la grippe, y compris dans de petites études cliniques chez l’homme.

Une espèce chinoise de sureau (Sambucus formosana) a été montrée active (écorce) sur un coronavirus humain (un de ceux qui sont responsables du rhume).

Informations botaniques.

Floraison: mai-juillet.

Fruits: août-septembre.

Mellifère (nectar et pollen).

On trouve le sureau dans les bois, taillis, dans les haies, sur des sols riches ou liés à l’activité humaine.

C’est un arbre/arbuste (plante ligneuse), haut de 1 à 5 m, mais pouvant parfois atteindre 10 m, portant des feuilles composés de 5 à 7 (9) folioles (généralement 5), et des fleurs blanches ou crème en corymbes -bouquets- (apparaissant après les feuilles) à odeur forte et agréable. La moelle des rameaux est blanchâtre et les fruits sont de petites baies noires, en grappes pendantes.

Le sureau à grappes ou sureau rouge (Sambucus racemosa L.) est un peu plus petit, fleurit plus tôt (avril-mai, les fleurs plus jaunâtres en panicules -grappes-apparaissent en même temps que les feuilles) et il porte des fruits rouges. La moëlle des rameaux est roussâtre.

Le sureau hièble (Sambucus ebulus L.) est une plante herbacée (pas de bois), ne dépassant pas 2 m de haut et disparaissant en hiver. Feuilles à 7-11 (13) folioles. Fleurs en corymbes d’odeur désagréable, portant des étamines (anthères) violettes, et apparaissant un peu plus tard (juin-juillet). Fruits noirs et dressés vers le ciel. Voir ici.

Les fruits de ces deux espèces sont émétiques et toxiques, particulièrement ceux du sureau hièble (qui sont par ailleurs amers et immangeables). Les fleurs du sureau hièble sont également toxiques. Les fruits du sureau rouge peuvent par contre être consommés après cuisson (en gelée par exemple), mais les graines restent toxiques.

1. Remèdes et conseils du père Franck, Aumônier à l'Hospice St-Henry à St-Germain, Soiron, de 1917 au 1er septembre 1942. Rapid-Press, Liège.