Le coquelicot

Papaver rhoeias L.

Famille: Papaveraceae

On utilise: les pétales.

Le coquelicot est certainement une de plantes les plus connues du grand public, avec ses fleurs rouge vif très caractéristiques. Très proche botaniquement du pavot somnifère (à opium), il ne contient pas d’alcaloïdes narcotiques comme la morphine et la codéine, mais des alcaloïdes de la même famille, beaucoup moins étudiés.

Usages traditionnels

La médecine grecque ancienne faisait déjà usage du coquelicot contre l’insomnie (les capsules). La médecine arabe classique l’utilisait plutôt pour traiter la toux. Au Moyen-âge, le coquelicot était considérée comme une des plantes du « Diable ». Pour empêcher les enfants d’aller les cueillir, on racontait que ces fleurs suçaient le sang...

Aujourd’hui, le pétale de coquelicot dispose d’une monographie à la Pharmacopée Européenne et est utilisé traditionnellement en cas de nervosité ou de troubles mineurs du sommeil. Il faisait également partie en France des espèces « pectorales » avec la violette, la mauve, le bouillon blanc et le pied de chat.

Infusion: 5 g de pétales secs pour 1/4 L d’eau bouillante, à boire 3X par jour en cas de nervosité, et le soir en cas de troubles du sommeil.

Usage culinaire: Les jeunes feuilles de coquelicot peuvent être consommées en salade (! Echinococcose), mais leur pilosité peut rebuter... Les pétales de la fleur décorent magnifiquement les salades ou servir à colorer des confitures. Les jeunes capsules sont également comestibles.

Données scientifiques

Bouton floral, orienté vers le bas, comme un réverbère.

Les pétales de coquelicot contiennent des anthocyanosides responsables de la couleur de ceux-ci et de petites quantités d’alcaloïdes, dont le principal est la rhoeadine (les autres parties de la plante sont plus riches en alcaloïdes). Des extraits aqueux et hydroalcooliques de pétales ont des effets sédatifs chez la souris, mais aucune étude clinique ne valide les usages traditionnels de cette plante. On peut cependant noter l’analogie structurale entre la rhoeadine et les benzodiazépines, médicaments standards de la sédation.

Informations botaniques

Fruit (capsule). On voit bien le disque stigmatique à 8-12 rayons et la forme cylindrique de la capsule., brusquement atténuée.

Floraison: juin-juillet.

Mellifère (pas de nectar, mais pollen abondant).

Le grand coquelicot, ou pavot rouge, est une plante de 30 à 60 cm, qui aime la chaleur et est coutumière des champs de céréales, des bords de chemins, des friches, souvent sur des sols de bonne qualité. La plante coupée libère un latex blanchâtre. Les fleurs solitaires (7-10 cm diamètre) possèdent 8-12 stigmates (disque à 8-12 rayons) et 4 pétales rouges de 2 à 4 cm de long, tachetés de noir à la base. Les feuilles sont profondément découpées, velues, et les fruits sont des capsules, glabres, moins de 2 fois aussi longues que larges. Les boutons floraux, velus, sont orientés vers le bas avant floraison, comme un réverbère, et sont composés de deux sépales caducs qui contiennent les pétales rouges chiffonnés. Le coquelicot est une plante qui aime la chaleur.

Le petit coquelicot, ou coquelicot douteux, Papaver dubium, possède 5-8 stigmates et des capsules plus de 2 fois aussi longues que larges, rétrécies graduellement vers la base. Les fleurs sont un peu plus petites (5-7 cm) et généralement plus pâles.

Coquelicot douteux, Papaver dubium, capsule.